segunda-feira, 13 de julho de 2015

Um livro esclarecedor




Publicou o A Bem da Nação um texto de Edmond About, enviado por Francisco Gomes Amorim, extraído de um livro de história da Grécia - «La Grèce Contemporaine», muito curioso que só prova ser falso o provérbio que afirma que «o hábito não faz o monge». A revestidura lendária deste país extraordinário que tão longa e segura projecção teria no tempo, a que os romanos reconheceriam o valor, copiando-os e projectando-os, teve certamente influência no modus vivendi que se descreve no livro francês, justificativo do que hoje se passa com a dívida grega, num mundo de globalidade bem ou mal intencionado onde o mundo grego não cabe, nos valores que adoptou, em continuidade de lenda e fantasia.
Um estudo de real interesse que nos orienta, quer para a aceitação bonacheirona e terna, quer para o repúdio da convenção rigorosa:

«A GRÉCIA EM 1850»

A Grécia tem, ultimamente, ocupado os noticiários, as discussões, a política, as cabeças do mundo ocidental (o Oriente está-se bem lixando para a Grécia e para o Euro) com o suspense do vai ou não vai, sai ou não sai. A novela pelos vistos é antiga e uma olhada neste pequeno apanhado dum livro de 1858, dá um retrato bem claro e nítido do que se passava, e pelos vistos passa ainda nas terras de Helena, Ulisses, Penélope e Nausica, Aristóteles e outros nossos conhecidos.

Nomeado membro da École Française d'Athènes, Edmont About vai viver dois anos na Grécia, de 1851 à 1852, onde a conheceu em profundidade.

LA GRÈCE CONTEMPORAINE
PAR EDMOND ABOUT
TROISIEME   EDITION
LA GRÈCE EN 1850
PARIS
1858
LIBRAIRIE  DE  L.  HACHETTE  ET  C1ª.
Rue  Pierre Sarrazin, N°  14
Droit de traduction réservé

CHAPITRE    VII
LES FINANCES
Observations générales sur la situation financière  de la Grèce.­ La Grèce vit en pleine  banqueroute  depuis  sa naissance.  
- Les  impôts  sont  payés en nature.
- Les  contribuables  ne payent point à l'État, qui ne paye point à ses créanciers.
- Budget d'exercice et budget de gestion.
- Les ressources du  pays  ne se sont pas accrues en vingt années.

Le régime financier de la Grèce est tellement extraordinaire et ressemble si peu au nôtre, que je crois nécessaire, avant d'entrer dans les détails du budget, de placer ici quelques observations générales.
La Grèce est le seul exemple connu d'un pays vivant en pleine banqueroute depuis le jour de sa naissance. Si  la France ou l'Angleterre se trouvait seulement une année dans cette situation, on verrait des catastrophes terribles: la  Grèce  a vécu plus de vingt ans  en paix avec la banqueroute.
Tous les  budgets, depuis le premier jusqu'au dernier, sont en déficit.
Lorsque, dans un pays civilisé, le budget des recettes ne suffit pas a couvrir le budget des dépenses, on y pourvoit au moyen d'un emprunt fait a l'intérieur. C'est un  moyen  que le gouvernement grec n'a jamais tenté, et qu'il aurait tenté sans succès. Il a fallu que les puissances protectrices de la Grèce garantissent sa solvabilité pour qu'elle négocie un emprunt à l'extérieur.
Les ressources fournies  par  cet  emprunt  ont été gaspillées par le gouvernement sans aucun fruit pour le pays; et, une fois l'argent dépensé, il a fallu  que les garants,  par pure bienveillance,  en  servissent les intérêts : la Grèce ne pouvait point les payer.
Aujourd’hui elle renonce à l’espérance de s’acquitter jamais. Dans le cas où les trois puissances protectrices  continueraient indéfiniment à payer pour  elle, la Grèce ne s'en trouverait  pas beaucoup mieux. Ses dépenses ne seraient pas encore  couvertes  par ses ressources.
La Grèce est le seul pays civilisé où les impôts soient payés en nature. L'argent est si rare dans les campagnes qu'il a fallu  descendre  a ce mode de perception. Le gouvernement a essayé d'abord d'affermer l'impôt, mais les fermiers, après être témérairement engagés, manquaient a leurs engagements, et l’État, qui est sans force, n'avait aucun moyen de les  contraindre.
Depuis que l'État s'est chargé lui même de percevoir l'impôt, les frais de perception sont plus considérables, et les revenus sont a peine augmentés. Les contribuables font ce que faisaient les fermiers: ils  ne  payent pas.
Les riches propriétaires, qui sont en même temps des personnages influents, trouvent moyen de  frustrer l'État, soit en achetant, soit en intimidant les employés. Les employés, mal  payés,  sans avenir   assuré,  sûrs d’être destitués au premier changement de ministère, ne prennent point, comme chez nous, les intérêts de l'État. Ils  ne  songent qu'à  se faire des amis, à aménager les puissances et à gagner de l’argent.
Quant aux petits propriétaires, qui doivent payer pour les grands, ils sont protégés contre les saisies, soit par un ami puissant, soit par leur propre misère. La loi n'est jamais, en Grèce cette personne intraitable que nous connaissons. Les employés écoutent les contribuables. Lorsqu'on se tutoie et qu'on s'appelle frères, on trouve toujours moyen de s'entendre. Tous les Grecs se connaissent beaucoup et s'aiment un  peu. Ils ne connaissent guère cet être abstrait qu'on appelle l'État, et ils ne l'aiment point. Enfin, le percepteur est prudent: il sait qu'il ne faut exaspérer personne, qu'il a de mauvais passages à traverser pour retourner chez lui, et qu'un accident est bientôt arrivé.
Les contribuables nomades, les bergers, les bûcherons, les charbonniers, les pêcheurs, se font un plaisir et presque un point d'honneur de ne point payer d'impôt. Ces braves gens se souviennent qu'ils ont été Pallicares*: ils pensent, comme du temps des Turcs, que leur ennemi c'est leur maître, et que le plus beau droit de l'homme est de garder  son argent.
C'est pourquoi les ministres des finances, jusqu'en 1846, faisaient deux budgets des recettes: l'un, le budget d’exercice, indiquait les sommes que le gouvernement  devrait  recevoir  dans  l'année, les droits qui lui seraient  acquis; l'autre, le budget de gestion, indiquait ce qu'il espérait recevoir. Et, comme les ministres des finances sont sujets à se tromper à l'avantage de l'État dans le calcul des ressources probables qui seront réalisées, il aurait fallu faire un troisième budget, indiquant les sommes que le gouvernement était sûr de percevoir.
Par exemple, en 1845, pour le produit des oliviers du domaine public, affermés régulièrement aux particuliers, le ministre inscrivait au budget d'exercice  une somme de 444.800 drachmes. Il  espérait (budget de gestion) que sur cette somme, l'Etat serait assez heureux pour percevoir 61.500 drachmes. Mais cette espérance était au moins présomptueuse, car l’année précédente, l'État n'avait perçu, pour cet article ni 441 800 drachmes, ni 61 500  drachmes, mais 4.457 drachmes 31 centimes, c'est-à-dire environ un pour cent sur ce qui lui était dû.
En 1846, le ministre d'es finances ne rédigea point de budget de gestion, et l'habitude s'en est perdue.
L'État ne veut pas prévoir en principe  qu'il ne sera pas payé de ce qui lui est dû. Mais, quoique les budgets suivants soient plus réguliers dans la forme, l'État continue à solliciter vainement ses débiteurs récalcitrants ou insolvables.
Une dernière observation qui m'est suggérée par l'examen des différents budgets de 1833 à 1853, c'est que les ressources de l'État ne se sont pas accrues sensiblement dans ces vingt  années.
De 1833 a 1843, la recette moyenne de chaque année a été de 12. 582.968 drachmes 9 lepta. La dépense moyenne a été de 13.875.212 dr. 39 lepta.  Le déficit annuel de 1.292.211 dr. 30 lepta.
En 1846, les recettes espérées se montaient a la somme de 14.515.500  dr.
Le budget de 1847 était le même que celui de 1846, sauf une augmentation espérée de 360.725 dr. 79 lapta sur les recettes.
Depuis cette époque, les revenus de l'État ont subi one diminution considérable: en 1850, par l'affaire Pacifico et le blocus du Pirée, qui arrêta le commerce maritime des Grecs pendant toute une  campagne, tandis  qu'un hiver extraordinairement rigoureux tuait des troupeaux...

(Continua o livro, com 252 páginas, que se recomenda a quem quiser conhecer melhor a Grécia)
* Pallicares: Soldat grec (ou albanais), réputé pour sa bravoure, resté fidèle aux traditions nationales.

Apresentado por Francisco Gomes de Amorim

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