quarta-feira, 13 de abril de 2016

Julgava que fosse um monumento nacional



Desde que, há bem mais de vinte anos comecei a seguir a TV5, logo me plantei diariamente e religiosamente em frente do «Questions pour un champion», na sedução de um programa vivo, que logo adoptei como o número um das minhas emoções “culturais”, por me fazer reviver leituras ou conceitos e aprender outros, ou não, ou simplesmente admirar o esforço de participação dos concorrentes, programa que não se dirigia só aos nacionais mas aos do mundo inteiro. Tinha, para mais, o prazer de ouvir a língua francesa, a que, durante a vida quase só tive acesso pela leitura.
Foi  uma surpresa para mim quando, tendo estado três ou quatro dias sem ver o programa “Questions pour un champion”, ao retomá-lo, outro animador substituía Julien Lepers. Já tinha acontecido e julguei que qualquer motivo passageiro poderia ter causado o interregno que esperava fosse breve. Mas prolongando-se aquele, resolvi procurar na internet a explicação do mistério. Estava lá bem explícito – «Julien Lepers évincé de QPUC.
E li informações e comentários, e associei-me ao desconforto geral. Ou antes, indignação.
Retirei a seguinte informação conformista e realista, nada consoladora, de mansidão cheirando a falso:
"Je suis désolé pour lui, je l’aime bien, et ça doit être difficile à vivre. Dans ce métier, il faut garder à l’esprit que personne n’est propriétaire de sa case. Il faut aussi penser à passer la main"
Prefiro os comentários raivosos, que são muitos, e bem escritos.
Porque Julien Lepers não é um qualquer “dans ce métier”.  Julien Lepers é alguém invulgar, que fez um papel de animador e de actor, que estimulou gerações no seu país e no mundo inteiro, contribuindo para elevar o interesse pelo estudo, interrogando os concorrentes com brevidade mas inteligência, sobre os seus trabalhos, com a pontinha de humor ocasional, por vezes agarotada, por vezes mais sarcástica ou irreverente, mas sempre eficiente, como espectáculo de inteligência e saber, sem ruído mas sempre sedutor e estimulante, onde não faltavam os verbetes lançados ao ar, ou os dois ou quatro ou mesmo seis beijos – “soyons fous” - no caso dos quatro pontos completados do “Quatre à la suite”. “Neuf points gagnants”, para quatro concorrentes, “Quatre à la suite”, para três, a final  eliminatória “Face à face”. Em ritmos diferentes, um programa extraordinário. Devido também, à eficácia da equipa forjadora das questões, cujo papel é, naturalmente, fundamental no programa. Programa que felizmente vai continuar. Dirigido por Samuel Étienne, simpático, educado, ainda tímido, mas com a inteligência bastante para se tornar um bom animador, embora de voz menos bem timbrada do que o seu predecessor. A verdade é que já não sinto o mesmo encanto com que escutava devotamente o “QPUC».
Mas transcrevo da Internet alguns textos sobre Julien Lepers e o seu próprio desabafo, como retrato perfeito da sua actuação como dinamizador de um espectáculo de grande riqueza,  a quem a França e o mundo inteiro deviam ser gratos:

«C'est la fin d'une histoire vieille de 30 ans. Arrivé à FR3 à l'âge de 36 ans pour animer La Nouvelle Affiche puis Questions pour un champion, Julien Lepers a été prié de quitter la chaîne. Après plusieurs semaines de rumeurs, Dana Hastier, directrice de l'antenne et des programmes de France 3, a en effet confirmé jeudi matin l'arrivée de Samuel Étienne à la tête du jeu de culture générale.
Après avoir posté un message sur Twitter tout en émotion puis s'être exprimé à l'AFP, Julien Lepers a publié une tribune ce vendredi matin sur le site du Huffington Post :

«Je quitte Questions pour un champion à mon corps défendant et la mort dans l'âme. À mon corps défendant, car je laisse derrière moi un programme aux audiences élevées, dont j'ai contribué à renouveler la forme et le rythme à plusieurs reprises, et un public à la fois diversifié (bien plus qu'on ne le croit) et fidélisé. Ce public s'est constitué, autour du jeu et de son animateur, en une communauté humaine véritable et fraternelle. La mort dans l'âme car une audience, ce ne sont pas que des chiffres. Ce sont aussi des hommes et des femmes de tous âges, de tous milieux sociaux et culturels, qui m'ont offert 28 années de fidélité et de reconnaissance. Ils sont toute ma vie. Je n'ai jamais été inspiré que par le respect et l'affection que je leur porte. Il ne m'a pas été donné de les saluer avant de partir, pas plus que mon équipe...», a ainsi écrit l'animateur vraisemblablement le coeur lourd.
Si le divorce entre France 3 et Julien Lepers a bien été opéré et que cela «s'est très mal passé», ce dernier tient tout de même à remercier son désormais ancien employeur. «Mes pensées vont cependant à France Télévisions et à la société de production de Questions pour un champion, Fremantle Media. Ils auront été pour moi des partenaires, sans qui cette merveilleuse connivence avec le public n'aurait pas été possible. Je souhaite qu'ils réussissent leur pari», a ajouté l'animateur.
Néanmoins, celui-ci émet une certaine réserve quant à la volonté de Delphine Ernotte de rajeunir l'image de France Télévisions. «Pourtant, je redoute qu'en courant après un public jeune plutôt qu'après le véritable public de la télévision, on ne prenne le risque de ne pas rattraper le premier, et de perdre le second. La modernité, ce n'est pas réduire chacun à son genre et à son âge. La modernité, ce n'est pas lisser, banaliser, standardiser. La modernité, ce n'est pas un esprit de système. La modernité, c'est permettre aux spectateurs, quels que soient leur génération, leur rang social ou leurs origines géographiques, de s'identifier à notre langue et à notre culture, et de s'y retrouver au-delà de leur diversité. Pendant 28 ans, j'ai essayé de devenir entre eux cette sorte de point commun».
Lors de la conférence de presse donnée jeudi matin à France Télévisions, Dana Hastier a annoncé qu'une émission en hommage à Julien Lepers sera diffusée pour le «remercier». «Il sera là s'il le souhaite», a précisé la directrice de l'antenne et des programmes de France 3.
Pour finir, Julien Lepers n'en oublie pas ses fans à qui il leur donne rendez-vous prochainement.
«On m'a jugé chaleureux, exaspérant, généreux, hystérique, bavard, envahissant, passionné ou excessif mais mes travers, au moins, sont devenus culte. Je ne peux passer devant un collège sans que des ados, négligeant un instant Maître Gims, Bob Sinclar ou leur partie de Assassin's Creed se précipitent vers moi. Je n'ai pas un public, mais des publics. Mon nom est devenu une "marque" - et donc un actif - de France Télévisions. Mes publics me retrouveront bientôt là où l'on m'attend... et aussi là où l'on ne m'attend pas. Les spectateurs qui m'ont suivi depuis si longtemps font partie de ma vie. Elle continue, avec eux, et je les en remercie», a conclu l'animateur.

Nenhum comentário: